Archives du mot-clé Une lune entre deux maisons

2012

L’hiver déjà… Il a été court et terriblement plein. Des entrevues pour remplacer Odette. Le vide encore. Heureusement André est là, présent encore. Et l’équipe encore plus soudée. Le quotidien du bureau à faire rouler, moi qui avais presque oublié. Gervais… entre administration, gestion, création. Réunions dans le milieu. Poursuivre le projet de relocalisation. Ne pas laisser échapper de dossiers. Le printemps arrive précocement. Il est rouge et érable dans tout le Québec. Moi qui suis retournée à l’université, je réalise à quel point j’aime étudier, même si ces mois d’études se partagent entre la rue et les lectures solitaires. Lire la suite

2006

Le 19 janvier, Adèle… Un cadeau du ciel. Gervais, étonnamment, est à Montréal. Je dis étonnamment car les débuts d’hiver sont habituellement réservés aux tournées en France. Je porte la petite dans mes bras pour sortir de l’hôpital… Cette petite, la première à m’appeler grand-mère. Oui, un cadeau. Le regard humide qu’elle porte sur le monde m’émeut déjà, me bouleverse, me transporte. Moi qui aime tant les enfants, le rôle de grand-mère me rend folle. Des enfants qu’on peut fréquenter et aimer tout au long de leur vie sans devoir jamais les éduquer. Je découvre le rôle de grand-mère et je sens le bel avenir que j’ai devant moi. Lire la suite

2003

Hiver-Printemps.

Les contes. Benoît, avec sa souplesse et sa légendaire amabilité, fait une belle place à Sophie Vajda. Elle remplace Linda qui joue, joue, joue, joue mur à mur à Québec et ailleurs dans le monde, qui enseigne mur à mur à Québec et ailleurs dans le monde.

Contes d’enfants réels en France. Sophie s’impose, drôle, vive, formidablement rapide dans les transitions du rire aux larmes que les contes exigent. Les contes sont présentés à Vitry… au Théâtre Jean-Vilar, presque tout de suite après Petit Pierre. D’un spectacle à l’autre, Vitry devient un complice étonnant. La relation est beaucoup plus que celle de la simple diffusion pourtant déjà bien chargée d’émotivité, de connivence, de liens souterrains et puissants. Lire la suite

2001

Tournées et tournées de L’Ogrelet au Québec et en France.

Beloeil! Comment passer sous silence le travail de Serge Marois à L’Arrière Scène et de l’équipe du Centre dramatique pour l’enfance et la jeunesse en Montérégie? Travail de fourmi charpentière, patient et efficace… Là-bas, près du Richelieu paisible, le théâtre jeune public vit et vibre du répertoire qui s’écrit, se diffuse, grâce à l’accueil des compagnies du Québec et d’ailleurs. Une vraie réussite à moins d’une heure de Montréal que l’on doit à la très fine connaissance que l’Arrière-Scène a développée de son public et de sa région, à la très fine connaissance de son métier dans une écologie fragile qui concerne à la fois la culture et l’éducation, la fréquentation de l’art vivant et l’animation qui n’ont malheureusement pas toujours des objectifs communs et des approches similaires. Lire la suite

1992

Contes d’enfants réels. Il a eu l’idée (malgré moi, je crois) de porter à la scène quelques-uns des contes d’enfants que j’écris depuis des années. Il en choisit huit… D’où est venu le titre et comment s’est-il imposé? Je n’en ai pas le moindre souvenir, mais il est parfait. Il dit la proche parenté avec la réalité de chacune des situations, de chacun de personnages et le plaisir à broder autour de la réalité pour le ludisme, le mystère et le désir de signes et symboles qui enracinent de petites situations quotidiennes dans l’universel. Le premier conte, Le Monstre, raconte l’enfance du premier souffle au premier soupir… soupir amoureux. Le téléphone, est celui qui m’annonce la mort de mon père et la manière instinctive des petits de deviner ce qu’on leur cache. Lire la suite

1990

Gabriel Lemelin, cher Gabriel, entre au Carrousel en août… début de la saison 1990-1991. Il travaille d’abord au secrétariat et, dans mes souvenirs, nous sommes déjà sur Parthenais… car je ne me rappelle pas avoir vu Gabriel dans les grands locaux lumineux de Ville Lasalle… Quand donc avons-nous déménagé?

Pourquoi avoir déménagé? Je peux l’expliquer. On se sentait éloignés et il devenait de plus en plus difficile d’attirer les artistes… Lire la suite

1988

Si 1987 s’est terminée en Amérique du sud, 1988 commence là aussi. Une lune entre deux maisons, en espagnol, est présenté au Pérou, à Lima. Le choc avait été grand en Argentine et nous avions eu quelques vertiges devant le déséquilibre incroyable de la pauvreté et de la richesse… Il suffit de penser à la soirée commencée par un anniversaire de la télévision argentine, atmosphère de luxe et de décadence dans les salons dorés à perte de vue, avec cocottes à perte de vue, sur des talons de 25 centimètres, des jupes de moins de 25 centimètres et des perruques de plus de 25 centimètres, cocottes blondes et fardées, avec alcool à perte de vue dans des coupes fines servies sur des plateaux d’argent. Lire la suite

1987

D’une tournée dans le Bas-du-Fleuve, à Rimouski, Gervais ou Alain, ou Gervais et Alain m’ont rapporté, il y a déjà quelque temps, un roman dont le titre m’intrigue comme il en a intrigués beaucoup avant moi : le roman américain Burt d’Howard Buten, à la diffusion plus que discrète aux États-Unis, est devenu un bestseller sous son titre français : Quand j’avais cinq ans je m’ai tué. L’histoire d’un garçon de 8 ans placé dans une institution psychiatrique me bouleverse. En fait, ce n’est pas l’histoire, mais la justesse du point de vue de l’enfant de 8 ans sur le monde qui m’émeut, me touche, me donne l’envie irrépressible de partager mon coup de cœur avec les enfants. Je décide d’adapter le roman pour la scène. L’expérience sera déterminante pour le Carrousel, pour mon écriture, pour les réflexions et les questions que l’adaptation va provoquer. Lire la suite

1984

Création de La Marelle et expérimentation intéressante. Les relations des petits entre eux, les relations entre parents et enfants m’ont amenée aux relations étonnamment parallèles des plus vieux et des plus petits. J’ai passé presque une année complète entre les garderies et les maisons de retraite, entre les livres et la vie, à explorer les comportements des petits de moins de 5 ans et des vieux (pourquoi avoir peur du mot?) Est-il vraiment péjoratif, moi qui aime tant les vieux fauteuils et les vieilles armoires? Les vieux ressemblent terriblement aux petits dans leurs peurs, leurs manies, leurs obsessions, leur perfectionnisme, leur maladresse et je commence à écrire Les enfants ridés. Il s’agissait d’une garderie où ceux qui y vivaient, y jouaient, mangeaient, se disputaient étaient… des vieux, vraiment vieux, le 4e âge, il faudrait dire. Lire la suite

1983

Janvier. Reprise des activités après des pseudo vacances pendant lesquelles on a présenté Les Petits Pouvoirs à la Salle Fred-Barry. Février. Le jour est froid mais lumineux. Nous sommes tous au bureau installé dans le petit quatre pièces de la rue Mercille à Saint-Lambert, Martine, Alain, Gervais et moi, quand la lettre arrive. Je me rappelle très bien le soleil dehors et la lettre : l’enveloppe nous a rassemblés. La lecture nous fait hurler de bonheur. On n’y croit pas. On lit et relit et relit encore : les deux spectacles présentés en août au Festival international de théâtre pour l’enfance et la jeunesse sont invités aux 4e RITEJ à Lyon… Rencontres internationales du théâtre pour l’enfance et la jeunesse. Pas un, deux spectacles pour une première sortie internationale! Lire la suite