Archives mensuelles : décembre 2014

2009

Création du texte Le bruit des os qui craquent en France. Je suis déjà artiste associée depuis trois ans au Théâtre Jean-Vilar et les lectures que nous avons faites l’année dernière nous donnent le courage de créer le texte en pensant autant aux jeunes publics qu’aux adultes. L’équipe du théâtre, quelle équipe courageuse et avide (Gérard Astor, Catherine Léger, Béatrice Fumet, Nathalie Huertas), a fait de l’art un territoire d’ouverture où tout est possible, tout est permis, et jamais nous n’avons senti que l’audace, l’expérimentation pouvaient être dangereuses. Au Théâtre Jean-Vilar de Vitry, c’est, au contraire, les plus puissants de tous les stimulants. Lire la suite

2008

Dès 2008… Marie-Eve entre pour un stage au Carrousel… il y a six ans. Elle est déterminée. Je la regarde aller, toujours discrète pourtant, et je me revois à vingt ans. Elle sait ce qu’elle veut, sait ce qu’elle cherche. Je retrouve intact ce besoin d’une formation à la pièce, à la mesure de ses envies, de ses ambitions. Il n’existe pas d’école qui aborde les problématiques du spectacle vivant pour le jeune public dans toutes ses dimensions : répertoire, diffusion, conditions de représentation, etc. Il a un savoir-faire qui commence à exister dans le secret des compagnies. C’est là que Marie-Eve sent qu’elle peut le trouver. Son instinct, son intuition ne la trompent pas. On lui installe donc un petit bureau a côté de celui d’Odette, elle est là quotidiennement, présence aussi agréable qu’attachante… Lire la suite

2007

Janvier, février, mars…  Le pays des genoux est au Québec, Petit Pierre également, et Souliers de sable est en France. Trois mois d’une première tournée. L’équipe est joyeuse. Marie-Michelle Garon, bien sûr, ne donne jamais sa place, Joachim Tanguay et Martin Boileau toujours partants… et les accompagnateurs accompagnent. C’est bien durant cette tournée-là, il devait faire assez chaud et beau puisque les tenues sont légères, que nos quatre garçons Joachim et Martin, Sylvain et Éric vont chercher Odette à la gare, déguisés en filles… La photo est éloquente… Nos garçons sont très belles et il faisait vraiment doux… févier… mars… J’espère qu’on trouvera la photo qui a traîné tant d’années sur le babillard de la cuisine. Dans ce cas-ci, une image vaut vraiment mille mots. Lire la suite

2006

Le 19 janvier, Adèle… Un cadeau du ciel. Gervais, étonnamment, est à Montréal. Je dis étonnamment car les débuts d’hiver sont habituellement réservés aux tournées en France. Je porte la petite dans mes bras pour sortir de l’hôpital… Cette petite, la première à m’appeler grand-mère. Oui, un cadeau. Le regard humide qu’elle porte sur le monde m’émeut déjà, me bouleverse, me transporte. Moi qui aime tant les enfants, le rôle de grand-mère me rend folle. Des enfants qu’on peut fréquenter et aimer tout au long de leur vie sans devoir jamais les éduquer. Je découvre le rôle de grand-mère et je sens le bel avenir que j’ai devant moi. Lire la suite

2005

Janvier… Tournée du Pays des genoux qui commence au Théâtre Charles Dullin de Chambéry, un texte de Geneviève Billette joué par Francis Ducharme, notre chère petite Audrey Talbot et Dany Gagné. Geneviève…  à la fois élève et maître. Je l’ai connue à l’École nationale où j’allais enseigner et apprendre sur l’écriture et l’écriture pour enfants. Je devais défendre à coups d’arguments béton une pratique sans lettres de noblesse devant de jeunes idéalistes bien formés, passionnés et déjà critiques féroces de la médiocrité. J’aimais cette élève, enragée, perfectionniste, avec une voix et un univers qui ne ressemblaient à rien d’autre. Une auteure, une vraie. Gervais la connaissait aussi. Lire la suite

2004

En 2004, un prix récompense le spectacle Petit Pierre : le prix du Mérite technique de l’Institut canadien des technologies scénographiques. Beau clin d’œil à Petit Pierre que cette mécanique conçue par Roger Desgagnés, Gérard Dostie et Martin Giguère, qui est entièrement manipulée par un humain: Martin Jannard, indispensable, est sous la plateforme, dans le noir. Sa sensibilité au texte et au jeu lui permet de suivre le spectacle, d’accompagner les acteurs dans leurs déplacements facilement dangereux. Cher Gervais! Aucun moteur, comme le manège des débuts… et une manipulation technique qui suit le rythme de la présentation. Lire la suite

2003

Hiver-Printemps.

Les contes. Benoît, avec sa souplesse et sa légendaire amabilité, fait une belle place à Sophie Vajda. Elle remplace Linda qui joue, joue, joue, joue mur à mur à Québec et ailleurs dans le monde, qui enseigne mur à mur à Québec et ailleurs dans le monde.

Contes d’enfants réels en France. Sophie s’impose, drôle, vive, formidablement rapide dans les transitions du rire aux larmes que les contes exigent. Les contes sont présentés à Vitry… au Théâtre Jean-Vilar, presque tout de suite après Petit Pierre. D’un spectacle à l’autre, Vitry devient un complice étonnant. La relation est beaucoup plus que celle de la simple diffusion pourtant déjà bien chargée d’émotivité, de connivence, de liens souterrains et puissants. Lire la suite

2002

Petit Pierre… Le spectacle est créé à Chambéry, mais le personnage est dans nos vies depuis longtemps. Je sais à quel moment le livre est entré dans la maison, mais quand Petit Pierre s’est-il infiltré dans nos rêves, nos imaginaires? Il l’a fait comme il aura vécu, sans tambour ni trompette. C’est à la Halle Saint-Pierre, petit Musée consacré à l’art brut près de Montmartre, que Gervais a acheté le livre. L’histoire du garçon vacher m’émeut et la beauté naïve du manège encore plus. Et puis j’oublie le livre et Petit Pierre. Lire la suite

2001

Tournées et tournées de L’Ogrelet au Québec et en France.

Beloeil! Comment passer sous silence le travail de Serge Marois à L’Arrière Scène et de l’équipe du Centre dramatique pour l’enfance et la jeunesse en Montérégie? Travail de fourmi charpentière, patient et efficace… Là-bas, près du Richelieu paisible, le théâtre jeune public vit et vibre du répertoire qui s’écrit, se diffuse, grâce à l’accueil des compagnies du Québec et d’ailleurs. Une vraie réussite à moins d’une heure de Montréal que l’on doit à la très fine connaissance que l’Arrière-Scène a développée de son public et de sa région, à la très fine connaissance de son métier dans une écologie fragile qui concerne à la fois la culture et l’éducation, la fréquentation de l’art vivant et l’animation qui n’ont malheureusement pas toujours des objectifs communs et des approches similaires. Lire la suite

2000

Gervais, François-Xavier, Camille et moi fêtons le passage de l’an 2000 sur le Zocalo de Ciudad Mexico. Rien n’est petit au Mexique, et surtout pas le Zocalo de la capitale où en matière de sens de la fête… on s’y connaît mieux que partout ailleurs dans le monde. Je n’ai jamais imaginé dans ma vie que la fête pouvait être à la fois aussi publique et aussi intime. Difficile d’expliquer, mais ce pays est un pays de profondes contradictions. Il y a des milliers et des milliers de personnes, des centaines de milliers de personnes sur la grande place. Les projections sur les murs, les feux d’artifice… Tout est immense, grandiose, démesuré, mais, étrangement, chaque petite cellule familiale s’y sent chez elle. Lire la suite